Le Bangladesh a décidé de réintroduire la mention « sauf Israël » sur ses passeports, une mesure qui interdit de facto à ses citoyens de se rendre dans l’État hébreu, ont rapporté des médias locaux dimanche. Cette décision marque un retour en arrière après une brève période d’assouplissement sous le gouvernement de Sheikh Hasina, destituée récemment.
Pendant des décennies, les passeports bangladais portaient la mention « valable pour tous les pays sauf Israël ». Cette restriction avait été supprimée en 2021 sous l’administration Hasina, bien que le gouvernement ait alors précisé que sa position hostile à Israël restait inchangée. Dimanche, Nilima Afroz, responsable au ministère de l’Intérieur, a annoncé à l’agence officielle Bangladesh Sangbad Sangstha qu’une directive avait été émise la semaine dernière pour rétablir cette mention. « Des instructions ont été transmises au directeur général du Département de l’immigration et des passeports pour appliquer cette mesure », a-t-elle confirmé, selon des propos relayés par le quotidien « The Daily Star ».
Ce durcissement intervient dans un contexte de soutien marqué du Bangladesh à la cause palestinienne. Samedi, environ 100 000 personnes se sont rassemblées à Dacca, la capitale, pour exprimer leur solidarité avec Gaza et dénoncer ce qu’elles qualifient de génocide commis par Israël dans l’enclave depuis près d’un an et demi. Cette manifestation massive illustre la profondeur du sentiment pro-palestinien dans le pays, qui guide désormais sa politique vis-à-vis d’Israël.
