Niché entre Oran et Mostaganem, le littoral de Stidia recèle des trésors naturels et historiques uniques en Algérie. De la ‘’ligne de Greenwich’’, qui traverse son sable doré, à son port de pêche pittoresque, en passant par ses criques sauvages, cette commune pourrait être un phare du tourisme écologique et culturel. Pourtant, ces richesses restent méconnues, étouffées par des décennies de négligence et de promesses non tenues.
La ligne de Greenwich, un symbole mondial, une chance gâchée ! Stidia abrite l’un des cinq sites au monde où passe le méridien de Greenwich, marquant le temps universel. Mais ici, ce repère géographique se résume à un simple panneau routier, sans musée, sans sentier pédagogique, sans même un banc pour contempler l’horizon. « C’est comme si on avait un diamant sous les pieds et qu’on marchait dessus sans le voir », déplore Karim, un habitant de Stidia. Pourtant, les possibilités sont immenses, on pourrait Créer un parcours scientifique, expliquant l’histoire du méridien. Installer un observatoire astronomique et organiser des festivals culturels annuels autour de la mesure du temps.
Avec ses rochers sculptés par les vagues et ses étendues de sable doré baignées par une mer cristalline, la plage de Stidia rivalise avec les plus belles destinations méditerranéennes. Mais l’absence totale d’infrastructures la condamne à l’oubli : Pas de routes goudronnées pour y accéder, pas d’aires de pique-nique, de sanitaires ou de poubelles, pas de signalétique, si ce n’est un panneau discret sur la nationale. « Les familles viennent en été, mais repartent vite à cause du manque de commodités », explique Malik, un commerçant local.
Le port de Stidia, situé à quelques encablures du méridien, est le cœur battant de la commune. Chaque matin, des dizaines de chalutiers y débarquent leur cargaison de poissons frais. Mais les équipements manquent cruellement, aucun entrepôt frigorifique pour stocker les prises et pas de marché aux poissons. Hadj Ali, pêcheur depuis 30 ans, rêve de transformations : « Imaginez des restaurants de fruits de mer en bord de mer, des excursions en bateau pour les touristes…Ce port pourrait nourrir des centaines de familles !
Pour sortir Stidia de l’ombre, les autorités devraient classer la zone en réserve éco-touristique, moderniser le port, construire un marché couvert, des chambres froides et attirer des investisseurs dans l’éco-hôtellerie, les sports nautiques (plongée) et la restauration locale. Stidia n’est pas qu’une question de développement touristique : c’est un enjeu de préservation identitaire. Sans action rapide, ses plages vierges risquent d’être englouties par l’érosion ou squattées par des projets anarchiques.
La balle est dans le camp des décideurs : transformer Stidia en vitrine de l’écotourisme algérien, ou laisser sombrer un patrimoine qui pourrait rayonner bien au-delà des frontières nationales. Hadj Bennaceur