Transactions bancaires obligatoires

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Le paysage économique algérien entre dans une nouvelle phase de transformation. Le ministère des Finances vient de frapper un grand coup en interdisant les transactions importantes en espèces pour privilégier les canaux bancaires. Une directive datée du 7 janvier 2025 impose désormais que l’achat de biens immobiliers, de véhicules, de yachts et même la souscription à des contrats d’assurance obligatoires passent par les banques. Une réforme qui bouleverse les habitudes mais s’inscrit résolument dans la modernisation du système financier national.

En effet, ces mesures visent à assainir les flux financiers en piégeant les capitaux échappant au contrôle des institutions bancaires. Derrière cette décision se dessinent deux objectifs majeurs : renforcer le contrôle fiscal pour un meilleur recouvrement des impôts et lutter efficacement contre le blanchiment d’argent, fléau persistant qui gangrène l’économie parallèle.

Mais au-delà de ces enjeux techniques, c’est tout un paradigme qui change. L’obligation de bancarisation des transactions importantes marque une avancée vers plus de transparence et de traçabilité. Les citoyens comme les entreprises devront désormais s’adapter à ces nouvelles règles, symboles d’un tournant vers une économie plus formelle. La réussite de cette réforme dépendra de la capacité des institutions bancaires à accompagner cette transition. Un défi de taille !

Cependant, cette politique apporte aussi des opportunités. En incitant à l’utilisation des canaux bancaires, elle pourrait encourager une plus grande inclusion financière, notamment pour les petites entreprises et les travailleurs autonomes, qui seraient incités à formaliser leurs activités. Cela pourrait, à terme, stimuler les investissements, renforcer la compétitivité et poser les bases d’une économie mieux organisée et plus résiliente.

Pour les détracteurs, cette directive peut paraître contraignante, voire intrusive. Elle soulève également des questions sur la protection des données financières des citoyens, un sujet crucial dans un monde où la digitalisation des transactions est en constante progression. Les autorités devront rassurer et montrer que cette modernisation se fait dans le respect des droits individuels et des normes internationales de sécurité.
En imposant la bancarisation des transactions majeures, le gouvernement ouvre la voie à un modèle économique plus transparent et plus structuré. Mais la réussite de cette ambition dépendra d’une mise en œuvre pragmatique, adaptée aux réalités du terrain. Si le pari est réussi, ce tournant pourrait redéfinir les règles du jeu économique en Algérie et asseoir les bases d’un développement durable et équitable.                Riad

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