Donald Trump n’en finit pas de surprendre. En déclarant qu’il serait « fier » de se rendre dans la bande de Gaza et qu’il espère « fouler sa terre prochainement ».
De l’immobilier à la politique, habitué des formules-chocs, Donald Trump, s’aventure cette foi sur un terrain hautement symbolique et explosif : celui du drame palestinien.
Faut-il y voir une soudaine prise de conscience humanitaire ou une manœuvre électorale savamment calculée à l’approche de la présidentielle américaine ? Difficile de trancher. Mais une chose est sûre : jamais un ex-président des États-Unis, connu pour son soutien inconditionnel à l’entité israélienne, n’avait exprimé une telle volonté de se rendre à Gaza, territoire meurtri, assiégé et ravagé par la guerre.
Trump, le « président de la paix » sans ‘’prix Nobel ‘’qui cherche à conquérir monde, semble vouloir se donner une image d’homme de paix, capable de parler à tous les camps. Après avoir imposé les tristement célèbres « Accords d’Abraham » au profit d’Israël, il tente aujourd’hui de se poser en médiateur improbable entre bourreaux et victimes. Le contraste est saisissant, presque cynique.
Mais au-delà de l’effet d’annonce, qui peut croire que Trump foule réellement la terre de Gaza ? Cette enclave reste une prison à ciel ouvert, sous blocus israélien et bombardements récurrents. Aucun dirigeant occidental n’oserait s’y aventurer sans coordination avec Tel-Aviv.
Le président américain manie le verbe avec la même désinvolture qu’il gouverne : il promet, il choque, il fascine. Sa déclaration sur Gaza n’est peut-être qu’un slogan de plus dans son arsenal populiste, mais elle aura eu le mérite de remettre la question palestinienne sur le devant de la scène américaine — un sujet que Washington préfère souvent ignorer.
Et si, par un retournement d’histoire dont il a le secret, Donald Trump faisait plus pour la visibilité de Gaza que tous ses prédécesseurs réunis ? L’ironie serait totale, et le monde, une fois encore, suspendu à la démesure d’un homme qui aime défier l’impossible. Riad
