Ce Mardi, au Palais des Nations du Club des Pins, s’est tenue la rencontre annuelle entre le gouvernement et les walis, une réunion placée sous le thème ambitieux : « Les collectivités locales, locomotive du développement national ». À cette occasion, le président Abdelmadjid Tebboune a dressé les grandes lignes de sa vision pour revitaliser la gestion locale, un chantier qu’il qualifie d’essentiel pour améliorer le quotidien des citoyens.
Le président a encouragé les walis à agir sans crainte de l’erreur administrative, qu’il juge acceptable dans une logique d’innovation. Toutefois, il a rappelé que tout manquement à l’amélioration des conditions de vie des citoyens resterait inacceptable, un engagement au service du peuple étant, selon lui, la base de toute fonction publique
Le chef de l’État a exhorté les walis à inscrire des actions dans une dynamique de bonne gouvernance, à promouvoir l’investissement et à créer de l’emploi. Pour lui, les collectivités locales incarnent un lien vital entre le peuple et l’État. Pourtant, après plus de six décennies d’indépendance, il estime que des réformes profondes s’imposent pour moderniser l’administration locale.
Ainsi, une commission d’experts planche actuellement sur les nouveaux codes pour les communes et les wilayas. Ces textes, selon Tebboune, viseront à démocratiser davantage les institutions locales, tout en renforçant les moyens et les prérogatives des élus. L’objectif est clair : permettre à chaque collectivité de devenir un acteur clé du développement.
Dans une démarche inédite, les communes seront désormais classées selon leurs ressources et leur taille pour prioriser l’aide aux localités les plus démunies. En parallèle, une réforme fiscale offrira aux collectivités une part plus importante des recettes fiscales. « Nous allons ouvrir le chantier du partage des impôts entre l’État et les collectivités locales », a-t-il annoncé. Pour le Président Tebboune, il s’agit aussi d’innover. La possibilité pour les communes de contracter des emprunts bancaires ou de déléguer certains services publics au privé figure parmi les solutions évoquées.
Le président a insisté sur le rôle des walis dans la relance économique, les appelants à lever les blocages et à encourager l’investissement. « Tout ce qui peut contribuer à la création d’emplois est le bienvenu », a t-il martelé, promettant une évaluation rigoureuse des performances locales à l’horizon 2025. Dans un contexte de difficultés persistantes, l’approvisionnement en eau potable figure également parmi les priorités. Grâce à cinq nouvelles stations de dessalement bientôt opérationnelles, l’Algérie prévoit de réduire le stress hydrique de 70 %.
Le Président Tebboune n’a pas manqué de réaffirmer sa détermination face aux défis politiques. Réagissant à une campagne hostile orchestrée sur les réseaux sociaux, il a calmé les esprits : « L’Algérie ne peut être dévorée par un hashtag. » Ce message s’adresse tant aux adversaires extérieurs qu’aux Algériens eux-mêmes, les invitant à renforcer leur cohésion nationale.
En clôturant son intervention, Abdelmadjid Tebboune a laissé un message empreint d’optimisme : « Nous sommes un pays de défis. » Une phrase qui résonne comme une promesse que les réformes locales porteront bientôt leurs fruits. Riad