L’Algérie est à un tournant décisif dans la gestion de ses affaires locales. La révision en cours des lois communales et de wilaya annonce une transformation majeure, portée par une volonté affirmée de renforcer la gouvernance locale. Ces réformes, attendues depuis des décennies, pourraient redéfinir le rôle des élus et des collectivités territoriales.
Depuis des années, les acteurs locaux, qu’ils soient élus ou membres de la société civile, plaident pour une autonomie accrue et une meilleure prise en compte des spécificités locales. Enfin, ces aspirations semblent trouver un écho concret à travers un projet de réforme ambitieux piloté par une commission présidentielle. Chargée de repenser en profondeur les mécanismes de gestion et de donner un nouvel élan aux collectivités, cette commission réunit des députés, des walis et des experts juridiques autour d’un même objectif : adapter le cadre législatif aux défis contemporains.
L’un des grands axes de cette réforme est l’élargissement des pouvoirs des maires et des assemblées locales. Trop souvent cantonnés à des rôles exécutifs limités, ces acteurs bénéficieront désormais de prérogatives accrues pour piloter des projets de développement, mobiliser les ressources et répondre aux attentes croissantes des citoyens. L’idée est simple : donner aux élus les outils nécessaires pour être de véritables artisans du développement durable. En élargissant ces pouvoirs, la réforme ambitionne également d’améliorer la gestion des secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé et l’environnement. Dans ces domaines cruciaux, la participation de la société civile sera encouragée, permettant de rapprocher les décisions des réalités du terrain.
Au-delà de l’autonomie des élus, cette réforme s’inscrit dans une vision plus large : celle d’une gouvernance participative où les citoyens deviennent des partenaires actifs. En intégrant des mécanismes pour favoriser la consultation et la collaboration, elle ouvre la voie à une gestion locale plus inclusive et transparente. Reste que la réussite de ces réformes dépendra de leur mise en œuvre concrète. Des moyens suffisants devront être alloués pour accompagner cette nouvelle dynamique. Les élus, pour leur part, devront démontrer qu’ils sont à la hauteur de ces responsabilités élargies.
Alors que les projets de loi seront soumis au Parlement en début d’année prochaine, les espoirs sont grands, mais teintés de prudence. Les réformes promises par le président Abdelmadjid Tebboune pourraient bien marquer le début d’une ère nouvelle pour les collectivités locales algériennes, à condition qu’elles soient suivies d’une application rigoureuse et d’un accompagnement adapté. Dans ce contexte, il est permis de rêver à une Algérie où chaque commune et wilaya deviendra un véritable levier de progrès, capable d’assurer un développement durable et inclusif. Riad