À Mostaganem, Yennayer, le Nouvel An amazigh, est célébré depuis des générations avec une ferveur empreinte de respect pour la tradition. Pour certains, cette fête se résume à un repas spécial partagé en famille, tandis que d’autres y voient une occasion rituelle à honorer avec soin et exception. Cependant, pour les commerçants, l’événement devient une véritable manne économique, marquée par une flambée des prix des produits emblématiques de cette célébration. Noix, noisettes, amandes, pistaches, figues sèches, bananes, pommes, oranges, friandises et chocolats affichent des prix vertigineux à l’approche de Yennayer. Cette inflation, souvent démesurée, est encouragée par une demande croissante, particulièrement au souk d’Ain Sefra où les étals bien garnis, attirent des foules malgré les plaintes liées à l’érosion du pouvoir d’achat. Le jour de Yennayer, célébré le 12 janvier 2025, s’accompagne en fait, d’une ambiance festive, où joie, ferveur et convivialité s’entrelacent. La veille, les familles préparent le traditionnel « cherchem », un plat simple mais symbolique, composé de fèves sèches, de pois chiches et de blé, mijotés dans un bouillon léger. Le lendemain, un repas copieux est servi : volaille, tride (feuilles fines de semoule) et beignets, symboles de prospérité, ornent les tables. Les festivités se prolongent avec une présentation colorée de friandises, fruits secs, dattes et arachides, accompagnée d’un thé à la menthe. Les mamans et grand-mères confectionnent des bourses en tissu remplies de douceurs pour les enfants, et même pour les adultes gourmands. Bien que la fête de Yennayer soit empreinte de traditions riches et de moments de partage, elle a un coût important. Si la joie de célébrer l’unité familiale et culturelle l’emporte, l’impact financier reste une réalité difficile à ignorer, ajoutant une ombre légère à cette fête profondément enracinée dans le patrimoine local.
