Le gouvernement semble décidé à se pencher sérieusement sur le dossier des constructions inachevées et non conformes dont les millions de dinars qu’elles ont engloutis pour être érigées rivalisent inversement avec leur laideur architecturale et le désordre urbanistique qu’elles ont créé autour d’elles, donnant l’image des quartiers où elles sont bâties de grands souks bruyants, où seul l’étage inférieur est aménagé pour servir de local commercial.
En effet, le Premier ministre, Nadir Larbaoui, a présidé, une réunion du gouvernement consacrée à l’étude et à l’examen de plusieurs dossiers importants. C’est ce qu’a indiqué un communiqué des services du Premier ministre. Un exposé concernant le secteur de l’urbanisme et les constructions non achevées a également été présenté lors de cette réunion. « Cette présentation concernant le contrôle de l’urbanisation et la problématique des bâtiments inachevés, comprenait plusieurs axes stratégiques avec l’objectif d’améliorer la conformité des projets et assurer un développement harmonieux des espaces urbains, offrant un environnement urbain moderne, fonctionnel et durable aux citoyens, et assurer la préservation de l’identité architecturale nationale », a-t-on expliqué dans le des services du Premier ministre. Des façades de bâtisses en briques hideuses aux airs de petite ville ou quartier inhabité ont poussé ces dernières années, créant de nouvelles agglomérations ; des excroissances et prolongements de vieux quartiers des grandes villes du pays, donnant à voir l’image d’une superbe anarchie tant aucune norme n’est respectée et d’un désordre urbain qui a échappé à tout contrôle des services concernés, se transformant naturellement en territoire commerçant par excellence. Conséquence de la décennie noire, mais d’avant aussi où les APC du FIS et après elles les DEC, délivraient des permis de construire à tour de bras pour bâtir sur des parcelles octroyées dans des conditions opaques, où les autorités étaient occupées par le rétablissement de la sécurité dans le pays, ces champignons ont poussé, les rez-de-chaussée transformés de facto en magasins, généralement loués, charriant derrière eux des activités illégales, frauduleuses et illicites. Même les constructions destinées à l’habitation n’ont pas échappé à la mode «inachevée» et de «non-conformité» pérennes que même la mansuétude des autorités qui avaient donné un délai pour leur achèvement, puis devenu élastique pour se voir prolongées à plusieurs reprises n’a pas dissuadé les propriétaires de se conformer au plan administratif pour ceux ayant modifié le plan ou pour l’achèvement des façades.