Des Français impliqués dans la chute de Damas

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La chute de Bachar al-Assad, survenue le dimanche 8 décembre, a ouvert un nouveau chapitre pour la Syrie. Le régime syrien est tombé sous l’assaut des troupes rebelles, menées par des islamistes. Au cœur de cette offensive, des jihadistes français ont joué un rôle clé.

D’après l’agence Radio France, dix jihadistes français ont été formellement identifiés parmi les rangs de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), un groupe islamiste influent. Ces individus avaient quitté la France dans les années 2010 pour rejoindre la Syrie, séduits par l’idéologie du « jihad ».

Des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux, notamment par Wassim Nasr, journaliste spécialisé sur le djihadisme pour France 24, révèlent ces combattants en action. Aux aperçoit, juchés sur des pick-up armés, traversant triomphalement Hama, quatrième ville syrienne, sous les acclamations des habitants. Ces images frappantes témoignent de la place qu’ont occupée ces Français dans l’offensive menée par HTS, désormais la principale force politique et militaire en Syrie.

La région d’Idlib, située dans le nord-ouest de la Syrie, était un bastion échappant depuis des années au contrôle de Damas. Abou Mohammed al-Joulani, leader du HTS et figure montante du paysage islamiste syrien, a consolidé son pouvoir dans cette zone, en attirant des centaines de combattants étrangers. Selon les services de renseignement français, près d’une centaine de jihadistes français, accompagnés de leurs familles, se trouvent encore dans cette région stratégique. Certains d’entre eux faisaient partie du groupe formé par Omar Omsen, surnommé le « recruteur de Nice ». Longtemps considéré comme l’un des principaux facilitateurs du départ de jeunes Français vers la Syrie, Omsen avait été donné pour mort en 2015 avant de réapparaître dans un reportage de Complément d’Enquête.

La participation des jihadistes français à des opérations décisives comme la chute du régime syrien de relance les inquiétudes sur la capacité des démocraties européennes à contenir l’attrait des mouvements extrémistes. Cette situation complexe met également en lumière les échecs des politiques de déradicalisation et de surveillance des individus à risque en France. Elle rappelle enfin que les conflits du Moyen-Orient ne sont pas des enjeux lointains, mais des crises qui résonnent jusqu’en Europe. L’après-Assad s’annonce incertain pour la Syrie, mais aussi pour la communauté internationale, face à des groupes islamistes désormais renforcés par l’expérience du pouvoir et soutenus par des combattants étrangers.  Riad

 

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