Israël est accusé d’actes de génocide à Gaza par une commission d’enquête de l’ONU. Elle pointe en particulier les attaques systématiques des forces israéliennes contre les maternités, détruisant de facto la capacité des Palestiniens à faire des enfants.
Les attaques « systématiques » d’Israël contre la santé sexuelle et reproductive à Gaza sont des « actes génocidaires », a affirmé jeudi 13 mars une commission d’enquête des Nations unies. « La commission a constaté que les autorités israéliennes ont en partie détruit la capacité des Palestiniens à Gaza – en tant que groupe – à faire des enfants, à travers la destruction systématique des soins de santé sexuelle et reproductive », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
Selon l’ONU, un génocide est un crime « commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux », et cinq types d’actes peuvent être considérés comme constitutifs d’un génocide. La commission estime qu’au moins deux d’entre eux concernent Gaza. D’abord, les « mesures visant à entraver les naissances », avec la destruction de maternités et de cliniques de santé reproductive, comme Al Basma, bombardée en décembre 2023. Puis, la « soumission intentionnelle » d’un groupe à des conditions d’existence « devant entraîner sa destruction physique », avec l’utilisation de la faim comme arme de guerre. La commission d’enquête note qu’un bébé, né à Gaza aujourd’hui, a plus de chances de mourir en étant enfant, que n’importe quel autre endroit dans le monde.
« La clinique Al Basma était le plus grand centre de fécondation in vitro de Gaza. Tout le monde savait où elle se trouvait. Les autorités israéliennes le savaient aussi. D’après ce qu’on sait sur l’attaque qui l’a détruite, et quand on sait aussi comment la guerre a été menée jusqu’ici, on peut raisonnablement dire qu’il s’agit d’une frappe intentionnelle sur un bâtiment de santé reproductive », explique Chris Sidoti, l’un des enquêteurs.
Une autre accusation, tout aussi grave, est formulée par les experts de l’ONU : l’usage systématique de la violence sexuelle contre les Palestiniens. Des victimes ont témoigné cette semaine en personne ou par visioconférence, expliquant avoir subi des tortures aux mains des forces israéliennes et des colons.
