Lorsque l’Iran et la Russie ont signé un traité de partenariat stratégique en janvier 2025, beaucoup y ont vu une alliance renforcée contre l’Occident. Ce document, paraphé par Vladimir Poutine et Masoud Pezeshkian, promettait une coopération militaire accrue pour contrer les « menaces communes ». Pourtant, depuis le 13 juin 2025, alors que l’Iran subit des frappes de l’entité israélienne, la Russie reste en retrait, se contentant de condamner l’escalade et de proposer une médiation. Cette prudence est-elle un abandon ou une stratégie calculée ?
Le traité russo-iranien ne contient pas de clause de défense mutuelle, contrairement à des alliances comme l’OTAN. La Russie n’est donc pas obligée d’intervenir militairement pour protéger l’Iran. Cette omission explique en partie pourquoi Moscou n’a pas répondu aux attentes de Téhéran, qui espérait des livraisons d’armes avancées, comme des avions de combat ou des missiles S-400. Depuis des années, l’Iran soutient la Russie, notamment en fournissant des drones Shahed pour le conflit en Ukraine. En retour, Téhéran attendait un appui plus robuste face à l’entité israélienne.
Dès le début des frappes, Poutine a proposé de jouer les médiateurs, s’entretenant avec Pezeshkian et Netanyahu. Le Kremlin a dénoncé les attaques comme une « violation » de la souveraineté iranienne et averti les États-Unis contre une intervention, évoquant un risque de « catastrophe nucléaire ». Mais aucun soutien militaire concret n’a suivi, une décision qui reflète plusieurs priorités russes.
D’abord, la Russie est engluée dans son conflit en Ukraine, qui mobilise ses ressources militaires. Ouvrir un nouveau front au Moyen-Orient serait risqué. Ensuite, Moscou cherche à préserver une relation potentielle avec les États-Unis, surtout sous Donald Trump, qui soutient l’entité israélienne. Un engagement aux côtés de l’Iran pourrait compromettre cette perspective. De plus, la Russie maintient des liens avec l’entité sioniste et des pays du Golfe, opposés à un Iran dominant. Un soutien à Téhéran perturberait cet équilibre régional.
Enfin, le conflit profite économiquement à la Russie. La hausse de 15 % des prix du pétrole, due à l’instabilité, soutient son économie, permettant de financer l’effort de guerre en Ukraine sans s’engager directement. La production locale de drones, inspirée des modèles iraniens, réduit aussi la dépendance de Moscou envers Téhéran, lui offrant plus de liberté stratégique. Riad