Un tribunal tunisien a condamné vendredi l’ancien Premier ministre Ali Larayedh à 34 ans de prison dans une affaire de réseaux d’envoi de djihadistes vers des zones de conflit. Cette décision, rendue par la chambre criminelle spécialisée dans les affaires de terrorisme du tribunal de première instance de Tunis, s’inscrit dans un contexte de répression croissante contre les figures de l’opposition, notamment celles du parti islamo-conservateur Ennahdha.
Agé de 69 ans, Ali Larayedh, qui a occupé les fonctions de ministre de l’Intérieur puis de chef du gouvernement entre 2011 et 2014, était poursuivi pour son implication présumée dans l’organisation de départs de jeunes Tunisiens vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre des groupes djihadistes. Selon l’agence de presse TAP, huit accusés ont été jugés dans ce dossier, écopant de peines allant de 18 à 36 ans de prison. Larayedh, figure historique d’Ennahdha, a dénoncé un procès « politiquement motivé », affirmant n’avoir « ni soutenu, ni toléré le terrorisme », comme il l’a déclaré devant le juge vendredi. Le procès, qui s’est déroulé en quasi-huis clos, a suscité de vives critiques.